lundi 31 juillet 2017

Archives : "ON NE PEUT PLUS VIVRE COMME ÇA !"(*)

Toutes les femmes palestiniennes que je rencontre, qu’elles acceptent d’être prises en photo ou non pour l’exposition, ont toutes dans leur regard la même pensée : « on ne peut plus vivre comme ça et pourtant nous continuons».

Pas de tristesse dans ces regards, mais au contraire beaucoup de force et de dignité dans leur « combat » de femme.

Pour leurs enfants, elles continuent de vivre, de travailler, de garder espoir, de s’occuper de leur mari malade pour certaines, ou de leur famille si elles ne travaillent pas.
Pour beaucoup, elles sont la seule personne à travailler et à faire vivre une famille entière.

Elles veulent que leurs enfants fassent des études, puissent trouver du travail, se marier, avoir des enfants, être heureux, puissent voyager, tout cela au-delà du contexte de souffrance au quotidien.

D’autres sont obligées d’arrêter leurs études, elles sont donc sans diplôme ni travail et il devient difficile pour elles de se marier et de construire un avenir.

Certaines sont en prison, sans en connaître la raison ni pour combien de temps, sans pouvoir non plus donner de leur nouvelles à leurs familles.

Ce travail photographique est pour moi une goutte d’eau dans l’océan. Que cette goutte d’eau puisse pour la Journée de la Femme 2008 faire naître dans le regard de chacune et chacun cette petite lueur comme celle que nous avons lors de partage de complicité entre très bons amis.

Femmes d’ici et d’ailleurs, nous avons toutes nos différences de culture, de religion, de langue, de tradition et pourtant nous avons beaucoup de points communs et nous savons toutes très tôt les difficultés de ce que nous avons à vivre et à porter au quotidien quelques soient les contextes politiques, économiques, religieux ou familiaux.
Myrtille, mars 2008, Jérusalem.
(*) le titre fait référence à la pièce de théâtre "Le Collier d'Hélène" que j'ai vu au TNP de Jérusalem en 2008

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